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La fac e cachée de l'âge d'or - Blog gérontologique de Richard Lefrançois
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  • Richard Lefrançois
  • Retraité et professeur associé (Université de Sherbrooke, Québec), Sociologue, gérontologue
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25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 21:03

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SHERBROOKE - Les médias parlent abondamment des difficultés des jeunes, "x", "y" ou "z", des problèmes d'itinérance, de prostitution et de drogue, mais qu'en est-il chez les 55 ans et plus?

 

Avec "Vieillesses oubliées", publié aux Éditions GGC, Richard Lefrançois se penche sur les conditions de vie souvent très précaires des "aînés", qu'ils soient itinérants, immigrants, analphabètes ou joueurs compulsifs.

 

"On a une image un peu idyllique de l'âge de la retraite. Je me suis dit que comme sociologue, au lieu de faire un tableau idéal ou misérabiliste, je présenterais des tranches de vie: les 50-65 ans, les 65-80 ans et les 80 ans et plus", indique ce professeur associé de l'Université de Sherbrooke et retraité.

 

Plutôt qu'une réflexion globale sur le vieillissement, ce qu'il avait fait en 2004 dans son ouvrage "Les nouvelles frontières de l'âge", M. Lefrançois explore ici le phénomène de la précarisation chez les aînés, ses fondements historiques, l'itinérance, les déficiences du filet social, tout comme les coûts humains et sociaux.

 

"En tant que sociologue dans un milieu médical (l'auteur a été chercheur en gérontologie), j'ai accordé de l'importance à la santé physique et psychologique. Autrefois, on parlait de cancers et de problèmes cardiaques, c'est encore là, mais aujourd'hui il y a de nouvelles maladies comme l'Alzheimer, l'ostéoporose et la détresse psychologique", explique-t-il.

 

"Les vieillesses oubliées, il y en a plusieurs. La fragilité économique ouvre la porte aux autres fragilités. Le livre est basé sur des témoignages qui exposent les conséquences sur la santé, la famille et l'espérance de vie", ajoute-t-il.

 

L'ouvrage de plus de 300 pages ratisse large et offre un portrait saisissant de la réalité sociale et économique des 55 ans et plus.

 

L'auteur propose également des pistes de solutions, dont l'élargissement de la recherche en gérontologie aux phénomènes de l'itinérance, de la toxicomanie, de l'immigration et du jeu pathologique, notamment.

 

"La génération des 50-65 ans est celle qui me préoccupe le plus parce que le monde est en transformation radicale avec la mondialisation et les délocalisations d'entreprises. Beaucoup vont bien vieillir mais d'autres non. Par exemple le revenu individuel moyen des retraités au Canada est de seulement 16 000 $ par année ", illustreRichard Lefrançois.

 

Bien que l'auteur présente des situations et des données au plan québécois, il a aussi recueilli des témoignages à Sherbrooke.

 

Et ceux que l'on nommait autrefois les "clochards" proviennent de toutes les classes de la société.

 

"Entre 20 et 25 pour cent ont 50 ans et plus", rappelle M. Lefrançois.

 

Ces gens, souvent considérés comme un "fardeau" pour la société ont pourtant un bagage de vie, une expérience professionnelle, dont ils pourraient faire profiter la société, ne serait-ce qu'en tant que bénévoles.

 

"Il y a des gens qui quittent (le monde du travail) parce qu'ils le veulent, parce qu'ils ont atteint l'âge de la retraite. Mais il y aussi ceux qui n'ont pas eu d'autre choix que de partir, pour différentes raisons,et qui se retrouvent en marge", explique l'auteur.

 

Et malgré les pénuries de main-d'oeuvre qui s'annoncent, les entreprises semblent réticentes à faire appel aux aînés.

 

"Certains ont des problèmes de santé. Mais, on est dans un monde compétitif, technique... Est-ce qu'on va former un gars de 60 ou 62 ans en sachant qu'il va rester pour seulement quelques années?", demande M. Lefrançois.

 

"Il y a aussi des préjugés, selon lesquels les vieux sont moins efficaces et c'est encore pire dans le cas de immigrants", dit-il.

 

Richard Lefrançois, on s'en doute, se passionne pour le phénomène de la vieillesse et les conditions de vie des aînés, lui qui rêve d'un "laboratoire" sur le vieillissement.

 

"Après avoir écrit beaucoup d'articles, j'ai voulu en quelque sorte laisser un héritage intellectuel aux jeunes et aux formateurs", résume-t-il.

 

denis.dufresne@latribune.qc.ca

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