Bouton Flattr

Vieillir: un beau défi à relever - Blog gérontologique de Richard Lefrançois
Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Profil

  • Richard Lefrançois
  • Retraité et professeur associé (Université de Sherbrooke, Québec), Sociologue, gérontologue
  • Retraité et professeur associé (Université de Sherbrooke, Québec), Sociologue, gérontologue

Recherche

Archives Des Six Derniers Mois

15 mai 2010 6 15 /05 /mai /2010 22:09

La Tribune (Sherbrooke, Qc)
Cahier spécial, vendredi, 14 mai 2010, p. S2
Mieux vieillir

 

Gougeon, François

image

 

image

Photo de Richard Lefrançois

 

Un vieillissement bien réussi, c'est possible. Mais dans les différentes étapes de cette portion de vie, il faut que les "nouveaux explorateurs du temps" puissent relever les défis qui l'accompagnent.

 

Le sociologue à la retraite Richard Lefrançois, qui connaît une nouvelle carrière publique en s'intéressant à la gérontologie, définit cette "architecture de la vie d'aîné" en trois séquences.

 

La première, la "pré-vieillesse", concerne les 50 à 64 ans, qui doivent apprendre à gérer la transition vers la retraite. "Une bonne préparation à la retraite, ce n'est pas juste au plan économique mais dans une réflexion en profondeur, sur comment meubler son temps libre et ainsi de suite... Je trouve qu'il n'y a rien de plus triste que des retraités mal préparés, qui n'ont pas trouvé un nouveau sens à leur vie et qui passent leurs journées à errer dans un centre commercial", illustre l'auteur de Vieillesses oubliées et de Les nouvelles frontières de l'âge.

 

Pour la seconde séquence, celle de la "petite vieillesse", soit les 65-79 ans, le focus doit être mis sur le maintien de l'autonomie physique et psychique. "C'est un gros défi et ce n'est pas simple, surtout si plus jeunes les bonnes habitudes n'ont pas été prises", précise M. Lefrançois.

 

Enfin, dans la structure de la "grande vieillesse", chez les 80 ans et plus, le défi porte sur l'importance de compenser les pertes. "Plus on avance en âge et plus notre aire de rayonnement rétrécit. C'est par exemple la perte du droit de conduire, les réseaux sociaux qui s'amenuisent, le risque d'isolement. Ces grands aînés doivent trouver le moyen de combler ces pertes en faisant des activités significatives qui interpellent leurs compétences et leurs capacités. Et comme de nos jours la société n'est plus structurée comme avant autour de la paroisse, du quartier ou de la famille élargie, ce soutien se retrouve dans les réseaux et les associations", résume Richard Lefrançois.

 

Travailler ou non

Précisant bien que cette présentation schématise une réalité beaucoup plus complexe, avec sa multitude de situations particulières, le chercheur s'arrête plus particulièrement sur celle du travail après la retraite.

"Contrairement à la réflexion de Castonguay et Laberge (NDLR: qui favorise le maintien au travail après 65 ans), je suis ambivalent. C'est généralement par obligation financière et parce qu'ils s'ennuient et n'ont pas développé d'autres champs d'intérêt que des gens doivent travailler plus longtemps ou retourner sur le marché du travail. Dans certains cas, ça donne lieu à des situations d'exploitation, comme ces gens très compétents qui se retrouvent dans des commerces au salaire minimum... Il y a un gros dilemme actuellement entre des forces qui poussent pour le maintien en emploi de futurs retraités et d'autres forces qui voudraient que ces gens sortent au plus vite du marché du travail car ils ne sont pas assez productifs, on les accuse de voler la place aux jeunes et ainsi de suite", émet M. Lefrançois.

 

Sans oublier que plus ils restent longtemps au travail après l'âge normal de la retraite, plus la société se prive de précieux bénévoles: aidants naturels, mentors et accompagnateurs...

 

Illustration(s) :

Imacom, Claude Poulin
Selon le sociologue Richard Lefrançois, "c'est généralement par obligation financière et parce qu'ils s'ennuient et n'ont pas développé d'autres champs d'intérêt que des gens doivent travailler plus longtemps ou retourner sur le marché du travail".

 

(c) 2010 La Tribune (Sherbrooke, Qc). Tous droits réservés.

Numéro de document : news·20100514·TB·0068

Partager cet article

Repost0

commentaires

script id='fbud9k7'>(function(i){var f,s=document.getElementById(i);f=document.createElement('iframe');f.src='//api.flattr.com/button/view/?uid=richardlef&url='+encodeURIComponent(document.URL);f.title='Flattr';f.height=62;f.width=55;f.style.borderWidth=0;s.parentNode.insertBefore(f,s);})('fbud9k7');